La flanelle, douceur et gloire

La flanelle, douceur et gloire

7 min de lecture

L’amour au premier regard

 

Est-il seulement possible de ne pas l’aimer ? Douce et épaisse, chaude et réconfortante, généreuse et consistante, la flanelle compte parmi ces étoffes qui offrent un supplément d’âme singulier aux pièces qui s’en habillent. En admirateurs de sa richesse, nous lui avons réservé sur nos portants l’espace qu’elle occupe dans nos cœurs : une place de choix. Présentation.

 

 

 

 

Petite histoire d’une incomprise

 

Du langage courant au plus technique des jargons, l’usage du mot « flanelle » pose presque toujours question. Et pour cause, le sens du terme a largement évolué au fil du temps. Désignant d’abord la laine même (« gwlanen » signifiant littéralement « laineux » dans son Pays de Galles natal), il a ensuite caractérisé les lainages utilisés dans le textile et l’ameublement avant d’englober l’ensemble des tissus grattés d’aspect pelucheux.

 

 

 

 

Autrefois tissée en laine cardée, éventuellement peignée, toujours brossée pour obtenir l’effet duveteux que nous lui connaissons, la flanelle s’entend moins de nos jours comme une matière que comme une technique de fabrication. Pour cette raison, personne ne s’étonnera de trouver aujourd’hui des flanelles de coton - voire des flanelles synthétiques - ce qui était strictement impensable avant le 19ème siècle.

 

 

 

 

À l’image du denim, le succès de la flanelle a largement débordé ses attributs initiaux, décorrélant ainsi son nom de ses caractéristiques premières.

 

 

La flanelle aujourd’hui

 

Dans l’acception contemporaine du terme, et indépendamment de la fibre utilisée, la flanelle est donc un tissu ouvragé en armure toile ou sergé, gratté jusqu’à obtention d’une texture moelleuse et veloutée. Ce grattage caractéristique offre à la flanelle, outre son célèbre feutrage, des propriétés particulières qui en font une alliée redoutable en hiver : chaleur, douceur, isolation, confort et réconfort.

 

 

 

 

En jouant sur la tension du tissage, le diamètre des fils ou la technique de brossage, la flanelle peut alors revêtir des formes bien différentes : lâche et mousseuse, dense et molletonnée ou encore nerveuse et hirsute. Pour cette raison, elle habille les pantalons, les chemises et les vestes avec la même aisance (pour ne citer que ses faits d’armes dans le secteur de l’habillement moderne). Versatile et polymorphe, étoffe aux 1 001 visages plus douillets les uns que les autres, vous la trouverez aussi bien sèche et rase sur un costume qu’abondante et aérienne sur une chemise - ou inversement. Selon son épaisseur et sa densité, selon qu’elle soit de laine ou de coton, qu’elle touche ou non la peau de son porteur, selon l’effet visuel attendu, elle saura ainsi être laiteuse ou dépeignée, imitant tantôt le velours et tantôt l’écume.

 

 

La flanelle dans le vestiaire Hast

 

Pour nous qui aimons passionnément les pièces texturées, la flanelle (et son caractère bien trempé) fait figure d’incontournable. Sans surprise, nous lui avons réservé une place de choix au sein de notre vestiaire, pour votre plus grand plaisir. Du côté de chez Hast, vous la trouverez ici et là, sur tel ou tel vêtement, toujours en majesté :

 

  • sur nos chemises, d’abord, déclinée dans une matière fine et onctueuse à porter à même la peau. Flanquées d’un col américain, officier ou boutons cachés, unies ou à motifs, déclinées dans un joli panel de nuances automnales, ces créations ont vocation à mettre un peu de tendresse dans votre garde-robe hivernale - et dans ce monde de brutes. Si vous avez (vous aussi) du mal à quitter la couette entre octobre et avril, ces beaux duvets de coton, coton-lin ou coton-tencel deviendront vite vos meilleurs alliés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • sur nos costumes, pour rester sur votre 31 même au plus dur de l’hiver. Et pour cause, le complet en flanelle de laine est une solution toute trouvée pour sauver le formalisme de l’hypothermie. Quand d’autres mettront l’élégance en hibernation au premier coup de froid, vous n’aurez qu’à sortir de sa housse votre deux-pièces en flanelle grise, ou son homologue en flanelle navy, pour montrer que la dégringolade du mercure n’implique pas celle du raffinement. Pas chez vous, du moins.

 

 

 

 

Focus sur notre costume rayures craie

 

Non contents d’avoir inventé le costume moderne (merci Beau Brummell), nos voisins britanniques ont aussi forgé la légende du complet rayé. Pièce maîtresse du dress-code formel dans les années 1920, il était indistinctement adoré des banquiers, des hommes d’affaires, des politiciens et des gangsters de tous poils.

 

 

Winston Churchill en 1940, dans un costume de flanelle rayures craie Henry Poole & Co.

 

 

Ostentatoire et un brin tapageur, il tomba aux oubliettes après la Seconde Guerre mondiale pour revenir en force dans les 80’s et plus encore dans les 90’s. Très largement associé à l’aisance financière et au style Wall Street, ce sursaut fût de courte durée puisqu’il s’essouffla avant la fin du millénaire.

 

 

Christian Bale dans le rôle de Patrick Bateman, American Psycho, 2000.

 

Ce n’est que récemment que ce motif a opéré un retour remarqué, à la faveur de créations moins sérieuses et austères. En jouant sur la coupe, le contraste, l’espacement des lignes ou la couleur des rayures, les costumes rayés du 21ème siècle s’émancipent de leur héritage bourgeois pour prendre un virage particulièrement savoureux.

 

 

 

 

Attendris par l’ADN de cet habit, entre absolu classicisme et extravaganza, nous avons voulu l’intégrer à notre collection automne-hiver 2024 pour en perpétuer la tradition.

 

Dans cet esprit, nous l’avons travaillé dans une magnifique flanelle de laine super 110’s, sourcée en Italie chez un tisserand connu et reconnu (Marzotto pour ne pas le nommer).

 

 

 

 

Avec ses 310 gr/m2, elle vous escortera fidèlement des premières fraîcheurs de l’automne aux derniers frissons du printemps en passant par la plus froide des saisons. À la verticale sur le bleu profond du lainage, ses « chalk stripes » (comme disent les anglais) n’auront jamais si bien porté leur nom, les fils blancs paraissant sur cette matière vaporeuse comme autant de coups de craie.

 

 

 

 

Avec un espacement maîtrisé, celles-ci s’éloignent de la pure tradition britannique pour rejoindre la sprezzatura italienne, une manière commode de prendre nos distances avec une interprétation trop littérale du power suit. Associé à une coupe relativement proche du corps, le choix de ce motif place notre costume en équilibre sur une ligne de crête, avec l’élégance formelle à bâbord et la nonchalance maîtrisée à tribord.

 

 

 

 

Ses deux fentes dans le dos, son revers de 8,5 centimètres, sa poche à gousset, son pantalon à deux pinces et son ouverture de jambe de 19,5 centimètres ne disent pas autre chose.

 

 

 

 

Porté d’un seul tenant avec une chemise de popeline et une cravate en soie, vous toucherez du doigt le comble de la délicatesse. En complément d’une chemise en denim ouverte sur un tee-shirt, vous déplacerez le curseur vers un registre plus casual chic qui fonctionnera non moins admirablement. En dépareillant votre costume, le champ des possibles croît encore puisque vous pourrez associer votre pantalon de flanelle à une veste de travail, ou votre veste rayée à votre jean préféré (par exemple).

 

On ne saurait vous le dire autrement, ce costume à rayures craie est un vêtement total : il n’y a rien qu’il ne sache faire.

 

 

 

 

Le mot de la fin

 

La flanelle est une reine. Travaillée en laine, en coton ou avec des alliages plus particuliers, elle enrobe son porteur dans un nuage de tendresse aux allures de cocon. Élégante et spéciale, elle se montre tantôt épaisse et moelleuse, tantôt fine et onctueuse, mais toujours magnifiquement duveteuse. Habillant dans notre vestiaire nos chemises aussi bien que nos pantalons et nos costumes, elle est une déclaration d’amour à la versatilité aussi bien qu’un plaidoyer pour la texture. Tout ce que nous aimons chez Hast, et tout ce que vous aimez chez nous.

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