Non, le costume pour homme n’a pas dit son dernier mot.
Blogs, magazines et influenceurs annoncent sa disparition depuis de longues années ; mais il semblerait que beaucoup aient vendu la peau du complet avant de l’avoir tué.
Chez Hast comme ailleurs, ce monument du vestiaire masculin fait de la résistance, et nous n’en avons personnellement jamais tant vendus qu’en 2023.
Baroud d’honneur ou véritable retour en force ? C’est la question que nous posons dans ce papier.
Le costume est mort, vive le costume !
Si vous avez lu notre article consacré à la veste, vous savez que le costume moderne est né dans la première moitié du 19ème siècle grâce à Beau Brummell, arbitre des élégances sous la Régence anglaise.
Caricature de Brummell, par Dighton, 1805.
Au fil des décennies, il remplace les habits d’apparat dans les milieux bourgeois et aristocratiques puis se démocratise progressivement avec l’essor du commerce et de l’industrie.
Symbole de la modernité à l’occidentale, il véhicule une idée du corps masculin mais aussi une forme de connexion à la dynamique économique en cours, ce qui en fait rapidement « l’uniforme du progrès » (tel qu’il était alors perçu).
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la production massive industrialisée rebat les cartes et bouleverse à la fois le sort du costume et celui de l’habillement :
- Inspiré du ready-to-wear nord-américain, le prêt-à-porter inonde le marché européen de costumes standardisés montés dans des tissus pré-sélectionnés. Accessibles et disponibles sur-le-champ, ils remplacent rapidement la mesure artisanale traditionnelle qui était alors légion. À partir des années 50, pères et fils ne se rendent plus chez le tailleur quand ils ont besoin d’un costume, mais filent directement du côté de l’enseigne la plus proche.
- En même temps que le prêt-à-porter, c’est toute la culture américaine qui se diffuse sur le Vieux Continent au lendemain de la Guerre. Alors que James Dean, John Wayne, Robert Mitchum et Cary Grant crèvent l’écran de l’autre côté de l’Atlantique, une nouvelle esthétique se fait jour où le blue jean et le tee-shirt blanc détrônent peu à peu le complet-veston.
Si vous ajoutez à cela le Moment philosophique des années 60-70 (libertarisme, pacifisme, émancipation, anti-autoritarisme, anti-matérialisme) et les assauts répétés des pays décolonisés contre ce symbole de l’Occident impérialiste, vous percevrez aisément le contexte de sa fin de règne.
Depuis cette époque, force est de reconnaître que le costume pour homme bat de l’aile. Hégémonique entre le milieu du 19ème et le milieu du 20ème siècle, ces dernières décennies ressemblent pour lui à une longue agonie.
Hanté par un imaginaire qui lui colle au plastron, malmené par les créateurs de mode, moqué par les tenants autoproclamés du nouveau monde, ridiculisé par les leaders de la Silicon Valley, anéanti par la crise Covid et l’avènement de l’ère du confort : l’anachronique costume masculin paraît plus que jamais en voie d’extinction. À moins que ?
Le sursaut d’orgueil du costume
C’est dans ce contexte pour le moins moribond que nous avons réalisé, chez Hast, la plus belle année de notre histoire en matière de ventes de costumes.
Qu’il s’agisse des pièces estivales en lin ou des modèles plus hivernaux en laine, nous avons constaté - non sans surprise et plaisir - un engouement inédit pour nos complets deux pièces. Comment l’expliquer ?
Hypothèse n°1 : l’éternel retour
Secret de Polichinelle : la mode est un cycle au cours duquel les pièces désuètes ne le restent jamais très longtemps. Après avoir déserté les rues puis les entreprises, ne conservant une chasse gardée que sur les cérémonies et les grandes occasions, peut-être était-il temps pour le costume d’opérer un retour en force ?
Hypothèse n°2 : le combat de l’élégance
En réaction à l’explosion du streetwear, il ne paraît pas absurde d’imaginer l’affirmation d’un contre-courant prônant un retour aux valeurs sûres de l’élégance classique. Mouvement de fond, le regain d’intérêt pour la chose sartoriale observée en France ces derniers mois semble le confirmer.
Hypothèse n°3 : un contre-coup de la crise covid ?
Les différents épisodes de confinement et la généralisation du télétravail ont d’abord profité aux sweatshirts et aux pantalons de jogging. Après la vague de relâchement, se peut-il que les hommes aient de nouveau envie de se mettre sur leur 31 pour la beauté du geste ? Possible.
Hypothèse n°4 : les réseaux sociaux et la réinvention du costume
Instagram, Pinterest et TikTok sont des viviers d’inspiration inépuisables. Si le costume traditionnel semble avoir perdu de sa superbe, il devient évident qu’une vision contemporaine de celui-ci prend petit à petit la relève grâce aux nouveaux standards véhiculés sur ces plateformes : dépareillé, décontracté, modernisé, associé à des sneakers ou encore travaillé selon des volumes novateurs.
Hypothèse n°5 : le développement de la seconde main
Propulsée par la prise de conscience écologique, une diminution du pouvoir d’achat et/ou une adaptation des modes de consommation, la seconde main a exhumé de nombreuses pépites tout droit sorties du passé. En même temps que ses lignes, ses matières et son esthétique, c’est tout un style que l’Homme du 21ème siècle a (re)découvert en tombant sur ces reliques ; un style dont il semble s’inspirer crescendo.
Le costume selon Hast
À la croisée de toutes ces conjectures, le réveil du costume est une formidable nouvelle pour les amoureux d’élégance que nous sommes. Incarnation du raffinement imperméable au passage du temps, cet ensemble iconique est - avec la chemise - le cœur battant de toute garde-robe digne de ce nom. La nôtre comprise.
Chez Hast, nous envisageons ce monstre sacré du vestiaire avec passion, humilité et exigence ; intimement persuadés qu’un excellent prêt-à-porter vaut mieux qu’un mauvais sur-mesure.
En travaillant des coupes équilibrées et en sélectionnant des matières naturelles nobles et labellisées, nous proposons aux hommes d’aujourd’hui des complets élégants et cohérents aux lignes nettes et harmonieuses.
Respectueux de la tradition quoiqu’avec les deux jambes dans leur époque, nos créations revendiquent un équilibre entre les lignes immortelles d’hier et les réalités du monde de demain, pour devenir les alliées de votre quotidien.
Des plus classiques aux plus originaux, vous trouverez sur nos portants ces légendes tant de fois condamnées et tant de fois revenues : ces invincibles héritiers d’une certaine idée du Beau.